Pierre David

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Croix interroge les interactions entre des signes religieux : les croix de chemin et la description encyclopédique du mot croix. Les sept croix de chemin répertoriées sur la commune de Thurin, dans le département du Rhône, signes religieux devenus signalétique rurale, sont représentées à l’échelle un. Ces croix sont mises en dialogue avec sept autres croix puisées dans un tout autre corpus : L’Encyclopédie Larousse de 1900. Les sept croix de chemin et les sept croix de l’encyclopédie sont représentées en or sur un fond de bakélite noire, elles deviennent ainsi, soit des icônes champêtres, soit des icônes scientifiques. Cette forme, la croix, quelles que soient ses variantes, est très fortement ancrée dans notre imaginaire patrimonial collectif. Elle évoque tour à tour la vie et la mort. Les croix de chemin sont indissociables des paysages contre lesquels elles s’adossent, elles rythment la marche sur les chemins communaux. Elles étaient édifiées généralement pour des raisons votives. Comment une forme symbolique religieuse décrit une réalité géométrique, puis géographique et comment enfin, revenant à la graphie elle devient panneaux de signalétique routière. Il en est de même pour les croix de l’Encyclopédie, cette forme très ancienne a parfois symbolisé la vie, parfois la mort, que ce soit chez les Égyptiens, les Grecques, les Romains ou les Indiens. Parfois la boucle est bouclée, comme avec la croix de Saint André, ce symbole d’un supplice romain est reproduit sur les panneaux routiers. Le X symbolise un croisement de deux routes où parfois se retrouve une croix de chemin.

In Itinéraire bis, à la croisée des patrimoines Edition Archives Départementales du Rhône. Pierre David

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