Emmanuelle Potier

Crashs d’avions, embrasements, inondations, autant d’images qui s’imposent à nous comme des catastrophes, naturelles ou accidentelles. Les motifs arrivent d’eux-mêmes à la vision de l’artiste par le truchement d’internet, de la télévision, des nouveaux médiums… Elle les traite via un médium séculaire : la peinture comme une forme de résistance aux événements subis. Emmanuelle Potier travaille par séries. Elle en exploite les diverses possibilités, comme dans les crashs. Ce travail renvoie d’une part aux bombardements d’images qui nous subissons chaque jour (d’autant qu’une actualité peut se répéter), d’autre part au trauma inconscient que cette répétition nous fait subir (l’image se répète, donc se meut et se déforme dans notre mémoire). Une image audiovisuelle n’est que changement et répétition. Image temps, image mouvement pour évoquer Gilles Deleuze.
Emmanuelle entretient un rapport permanent entre l’immédiateté du réel, le crash d’un avion et ses déclinaisons imaginaires qui frôlent l’abstraction. L’artiste ne cesse de jouer de la permanence et de l’impermanence ; jeu du temps, de la réminiscence. Cet univers est relayé par la série des cierges qui nous conduit à la notion du temps qui s’écoule. Une image insaisissable…La bougie est symbole de purification, de renaissance mais aussi de commémoration ou d’offrande, hommage indirect à la lumière dans la peinture (Georges de La Tour, Le Caravage, Turner…) et par extension, à la sagesse.
Héraclite, le philosophe grec antique, ne disait-il pas « on ne se baigne jamais dans le même fleuve » ?

Valéry Poulet, 2013

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